Thése de doctorat : "Le Luth français sous le règne de Louis-le-Grand"

 

« Ma thèse de musicologie critique constitue la première histoire culturelle du luth français, instrument que les sources d’époque désignent comme « le roi des instruments ». Si le luth français avait déjà fait l’objet de nombreuses recherches documentaires et analyses formelles, très peu de travaux avaient été consacrés à sa contextualisation historique et culturelle. Mon étude s’efforce de proposer, à partir des conditions historiques, idéologiques et artistiques des XVIIe et XVIIIe siècles, une interprétation de l’essor et du déclin du luth français.

La première partie de la thèse replace le luth dans la société aristocratique de son temps, société dont il constituait un marqueur significatif, en prenant appui sur les divers éléments de théorie esthétique et d’idéologie culturelle de cette époque. Je m’efforce ainsi de montrer que le style, les techniques et les formes du répertoire pour luth peuvent se comprendre comme des manifestations des conventions sociales du Grand Siècle.

La seconde partie interroge le déclin du luth à partir des théories du genre et de la représentation, à travers une lecture attentive des deux traités de luth qui nous sont parvenus.

La dernière partie de ma thèse étudie le phénomène de la disparition du luth français à travers l’exploration d’une forme particulière, le tombeau. L’âge d’or du tombeau en France coïncidant avec le déclin du luth, cette forme peut être interprétée comme le chant du cygne de l’instrument, opérant à l’intérieur même du répertoire un rappel de son histoire.

Cette étude est la première à proposer une contextualisation du luth français dans la matrice plus large de la musique, de l’esthétique et de l’histoire baroques françaises, en faisant appel à des disciplines récentes comme les court studies, l’histoire de l’art, la critique d’art, la critique littéraire et la théorie critique. »

 
 
 
 
 
 

Benjamin Narvey, luth